Ludovic Maillard

Loris
“Que ne puis-je aussi regarder, sourire, m’asseoir et marcher comme lui et cela avec tant de naturel, de dignité, de modestie, de franchise, de naïveté et de mystère.Vraiment, seul l’homme qui a réussi a penetrer dans l’intérieur de son être peut avoir ce regard et cette démarche. Eh bien moi aussi j’essaierai de pénétrer dans le mien.”
Hermann Hesse, Siddharta, 1925.

 

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Limite
“Je dis qu’il n’est pas illogique de penser que le monde est infini. Le juger limité, c’est postuler qu’en quelque endroit reculé les couloirs, les escaliers, les hexagones peuvent disparaître – ce qui est inconcevable, absurde. L’imaginer sans limite, c’est oublier que n’est point sans limite le nombre de livres possibles.
Jorge Louis Borges, La Bibliothèque de Babel,1941

 

Sarah « - Vous êtes un poseur. Vous êtes bien bâti et vous vous imaginez que toutes les femmes ont envie de cela.  - De quoi ?  - Des choses physiques.  - Celles qui n’en ont pas envie, affirmai-je, n’ont jamais essayé. » Boris Vian.J'irai cracher sur vos tombes. 1946

Sarah
« – Vous êtes un poseur. Vous êtes bien bâti et vous vous imaginez que toutes les femmes ont envie de cela.
– De quoi ?
– Des choses physiques.
– Celles qui n’en ont pas envie, affirmai-je, n’ont jamais essayé. »
Boris Vian.J’irai cracher sur vos tombes. 1946

 

Ombre " - Qu'est-ce que la vie? - Une fureur. Qu'est-ce que la vie? - Une illusion, une ombre, une fiction, et le plus grand bien est peu de choses, car toute la vie est un songe et les songes mêmes ne sont que songes." Calderon, La vie est un songe, 1627.

Ombre
” – Qu’est-ce que la vie? – Une fureur. Qu’est-ce que la vie? – Une illusion, une ombre, une fiction, et le plus grand bien est peu de choses, car toute la vie est un songe et les songes mêmes ne sont que songes.”
Calderon, La vie est un songe, 1627.

 

Jean-Jacques "La porte du wagon s’ouvre. Nous voyons la gare qui fourmille de gens qui courent avec des valises et des paquets. Des civils montent. Nous sommes couchés, et nous regardons ces gens qui en sont au point de venir avec nous. (...) Ils restent groupés entre eux au milieu du wagon. Ils ne peuvent pas nous regarder.(...) Les ennemis, les bombes, c’est cruel, mais on sait ce que c’est, ça fait couler du sang rouge, on en parle dans les journaux; la guerre, c’est une institution, Krieg, en allemand. Mais ceux qui sont couchés là, il n'aurait pas fallu les voir." Antelme, L'espèce Humaine, 1947

Jean-Jacques
“La porte du wagon s’ouvre. Nous voyons la gare qui fourmille de gens qui courent avec des valises et des paquets. Des civils montent. Nous sommes couchés, et nous regardons ces gens qui en sont au point de venir avec nous. (…) Ils restent groupés entre eux au milieu du wagon. Ils ne peuvent pas nous regarder.(…) Les ennemis, les bombes, c’est cruel, mais on sait ce que c’est, ça fait couler du sang rouge, on en parle dans les journaux; la guerre, c’est une institution, Krieg, en allemand. Mais ceux qui sont couchés là, il n’aurait pas fallu les voir.”
Antelme, L’espèce Humaine, 1947

 

Arrêt "Voyez vous, la route est longue quand on chemine tout seul pendant... (il regarde sa montre)... pendant...(il calcule).. six heures, oui, c'est bien ça , six heures à la file, sans rencontrer âme qui vive. " Beckett, En attendant Godot, 1952.

Arrêt
“Voyez vous, la route est longue quand on chemine tout seul pendant… (il regarde sa montre)… pendant…(il calcule).. six heures, oui, c’est bien ça , six heures à la file, sans rencontrer âme qui vive. “
Beckett, En attendant Godot, 1952.

 

Maria LES SOLDATS: Nous ne voyons pas la Carmencita… LES CIGARIÈRES et LES JEUNES GENS: La voilà ! Voilà la Carmencita ! Entre Carmen. – elle a un bouquet de cassie à son corsage et une fleur de cassie dans le coin de la bouche. – Trois ou quatre jeunes gens entrent avec Carmen ; ils la suivent, l'entourent, lui parlent ; elle minaude et caquette avec eux. – José lève la tête ; il regarde Carmen, puis se remet à travailler tranquillement à sa chaîne. Bizet, Merimée. Carmen, 1847

Maria
LES SOLDATS: Nous ne voyons pas la Carmencita…
LES CIGARIÈRES et LES JEUNES GENS: La voilà ! Voilà la Carmencita !
Entre Carmen. – elle a un bouquet de cassie à son corsage et une fleur de cassie dans le coin de la bouche. – Trois ou quatre jeunes gens entrent avec Carmen ; ils la suivent, l’entourent, lui parlent ; elle minaude et caquette avec eux. – José lève la tête ; il regarde Carmen, puis se remet à travailler tranquillement à sa chaîne.
Bizet, Merimée. Carmen, 1847

 

Totem "Buvant dans la gloire de ma poitrine un grand coup de vin rouge et de mouches comment d'étage en étage de détresse en héritage le totem ne bondirait-il pas au sommet des buildings sa tiédeur de cheminée et de trahison?" A. Césaire, "Totem", Cadastre. 1947

 Totem
“Buvant dans la gloire de ma poitrine un grand coup de vin
rouge et de mouches
comment d’étage en étage de détresse en héritage le totem
ne bondirait-il pas au sommet des buildings sa tiédeur de
cheminée et de trahison?”
A. Césaire, “Totem”, Cadastre. 1947

 

Kathleen « Bonjour, dit le petit prince. — Bonjour, dit la fleur. — Où sont les hommes ? » demanda poliment le petit prince. La fleur, un jour, avait vu passer une caravane : « Les hommes ? Il en existe, je crois, six ou sept. Je les ai aperçus il y a des années. Mais on ne sait jamais où les trouver. Le vent les promène. Ils manquent de racines, ça les gêne beaucoup. — Adieu, fit le petit prince. — Adieu », dit la fleur. Saint-Exupéry, Le petit prince, 1943.

Kathleen
« Bonjour, dit le petit prince.
— Bonjour, dit la fleur.
— Où sont les hommes ? » demanda poliment le petit prince.
La fleur, un jour, avait vu passer une caravane :
« Les hommes ? Il en existe, je crois, six ou sept. Je les ai aperçus il y a des années. Mais on ne sait jamais où les trouver. Le vent les promène. Ils manquent de racines, ça les gêne beaucoup.
— Adieu, fit le petit prince.
— Adieu », dit la fleur.
Saint-Exupéry, Le petit prince, 1943.

 

Daniel "C'est beau quand même d'envoyer un télégramme comme ça, y faut avoir du culot C'est vrai non, c'est extraordinaire qu'une femme belle vous envoie un télégramme comme ça, c'est merveilleux. Moi jamais j' aurais fait un truc comme ça. C'est formidable de la part d'une femme, c'est formidable. Quel courage!" Claude Lelouche, un homme et une femme, 1966.

Daniel
“C’est beau quand même d’envoyer un télégramme comme ça, y faut avoir du culot
C’est vrai non, c’est extraordinaire qu’une femme belle vous envoie un télégramme comme ça, c’est merveilleux.
Moi jamais j’ aurais fait un truc comme ça.
C’est formidable de la part d’une femme, c’est formidable. Quel courage!”
Claude Lelouche, un homme et une femme, 1966.

 

Djamal Admettons que tu aies résolu l’énigme de la création. Quel est ton destin ? Admettons que tu aies pu dépouiller de toutes ses robes la Vérité. Quel est ton destin ? Admettons que tu aies vécu cent ans, heureux, et que tu vives cent ans encore. Quel est ton destin ? Omar Khayyam, Rubayat, 12 eme siècle

Djamal
Admettons que tu aies résolu l’énigme de la création. Quel est ton destin ? Admettons que tu aies pu dépouiller de toutes ses robes la Vérité. Quel est ton destin ? Admettons que tu aies vécu cent ans, heureux, et que tu vives cent ans encore. Quel est ton destin ?
Omar Khayyam, Rubayat, 12 eme siècle

 

Caverne "Figure toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière; (...) elle leur vient d'un feu allumé sur une hauteur, au loin derrière eux; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux et au dessus desquelles ils font voir leurs merveilles." Platon, République, Livre VII, "Le mythe de la caverne".

Caverne
“Figure toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière; (…) elle leur vient d’un feu allumé sur une hauteur, au loin derrière eux; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux et au dessus desquelles ils font voir leurs merveilles.”
Platon, République, Livre VII, “Le mythe de la caverne”.

 

Marc La poupée des sœurs Thénardier était très fanée et très vieille et toute cassée, mais elle n'en paraissait pas moins admirable à Cosette, qui de sa vie n'avait eu une poupée, une vraie poupée, pour nous servir d'une expression que tous les enfants comprendront. Hugo, Les Miserables. 1862.

Marc
La poupée des sœurs Thénardier était très fanée et très vieille et toute cassée, mais elle n’en paraissait pas moins admirable à Cosette, qui de sa vie n’avait eu une poupée, une vraie poupée, pour nous servir d’une expression que tous les enfants comprendront.
Hugo, Les Miserables. 1862.

 

Colline "Rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr." N. Bouvier, L'usage du monde. 1963

Colline
“Rien de cette nature n’est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr.”
N. Bouvier, L’usage du monde. 1963

 

Fenêtre "Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance. Seule comptait la Police de la Pensée." G.Orwell, 1984, 1949.

Fenêtre
“Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seule comptait la Police de la Pensée.”
G.Orwell, 1984, 1949.

 

Fictions médiathèque

Ces photographies ont été réalisées en 2010 à Lisses, Courcouronnes et Paris pour une exposition présentée lors de l’inauguration de la nouvelle médiathèque Colette de Lisses. J’ai rencontré les personnes photographiées au hasard de mes marches et, à chaque prise de vue, je leur ai demandé de me citer une oeuvre qui les avait particulièrement marquées et qui aurait sa place dans la médiathèque. C’est un extrait de cette oeuvre qu’ils interprètent, ce transformant en personnages de ces fictions.

Une commande de La Communauté d’agglomération Évry Centre Essonne et une exposition à la médiathèque Colette de Lisses.